Un village sous la neige. Bordé de montagnes et d’alpages, son architecture épouse docilement la pente. La pierre, le bois, la lauze magnifient le savoir faire des constructeurs. De génération en génération, on a appris à tirer profit des ressources disponibles et à domestiquer les saisons. L’été : ratisser le foin dans les prés de fauche, planter des tartifles dans la courtille, déraciner la gentiane, cueillir les myrtilles, emmener les gens des villes sur les glaciers. L’hiver : soulager le pis des tarines, sculpter le pin cembro, noircir l’almanach de la poste pour se souvenir des jours de grand gel, faire sa trace, préparer la flambée du soir et rêver…de l’harmonie parfaite, du temps maîtrisé, du bonheur universel, d’un monde sans cris, du spectacle grandiose de la montagne où cohabitent le sentiment du vaste et du sublime. Jean Maurice Gouédard